Patrimoine - N°131 - Août/Septembre 2014

Le phare de la Coubre fête ses 120 ans

Unique phare en béton répertorié de France, il est rentré dans l’histoire de la côte royannaise en décembre 1904.

Autrefois, la pointe de la Coubre portait le nom d’Ile mystérieuse. Cette position avancée, placée au milieu des flots était le point le plus élevé de la Côte sauvage. Aujourd’hui encore, l’océan n’a de cesse d’y vomir des amas de sable et les vents dominants d’en lécher les dunes.

C’est en décembre 1904 que l’on commença la construction du phare de la Coubre. Construit très rapidement grâce à l’emploi du béton de ciment, il fut mis en service le 1er octobre 1905. De plan cylindrique, il adopte le type «trompette». La cage est entièrement recouverte de carreaux d’opaline blanche et bleue et contient un escalier métallique en vis, suspendu, de 300 marches. Unique phare en béton répertorié de France, il est alors rentré dans l’histoire de la côte royannaise. A partir de 1915, il a vu passer les sous-marins ennemis, appelés «requins d’acier». Puis, en 1917, le jeune phare vit défiler une armada de navires américains débarquant à Bordeaux du matériel et des troupes. Les hostilités terminées, de nombreux touristes vinrent visiter le phare de la Coubre. Parmi eux, des personnalités telles Sacha Guitry, Yvonne Printemps, Danielle Darrieux, Picasso, Le Corbusier. En 1936, arrivent les congés payés et, avec eux, un flot de visiteurs et de baigneurs. La plage de la Coubre accueille alors les enfants venus profiter des colonies de vacances nouvellement créées. De grandes fêtes y sont organisées tous les ans sous la présidence de Maurice Thorez. 

Une histoire mouvementée

En 1940, le 21 juin, le fameux paquebot Massilia passe sous les yeux de la sentinelle de la Coubre. A son bord : 26 députés, un sénateur et des représentants de la France en exode. Sur les dunes, des fortifications sont édifiées. Les arbres sont coupés, transformés en «asperges», plantés sur la plage. Le 10 février 1944, la Coubre reçoit la visite du «Renard du désert», Rommel… Le 14 avril 1945, 1 150 bombardiers américains attaquent la Poche de l’Atlantique lors de l’opération baptisée «Vénérable». Les dunes, la forêt, tout est en feu. Le 18 avril 1945, les occupants de la Coubre capitulent. En 1948, la presse annonce maladroitement la disparition imminente du phare. Un raz-de-marée d’équinoxe et un vent violent ayant poussé l’océan en furie au pied du phare, il est transformé en îlot, encerclé par la mer. Mais l’océan reprend sagement sa place et la dune est renforcée. Riche d’une histoire mouvementée, le phare de la Coubre affiche désormais 120 printemps. Chaque année, près de 30 000 visiteurs viennent lui rendre l’hommage qu’il mérite.

Ecomusée et souscription 

Un écomusée dont l’inauguration officielle a eu lieu au printemps 2005 a vu le jour au pied du phare. Il comporte quatre salles. La première est décorée de tableaux et de tentures en forme de kakemono dont les motifs imprimés sur de la matière de voile de bateau représentent des aventures marines et la vie du phare de la Coubre. Dans la deuxième salle sont exposés des objets tels que de magnifiques optiques en bronze et cristal. Ce sont de véritables œuvres d’art. Une troisième salle est consacrée à une collection évolutive «d’objets souvenirs» de toutes sortes sur le thème du phare. La dernière salle est une pièce «thématique annuelle». 

Entre 2008 et 2011, la plate-forme du phare a été fermée au public en raison de fragilités constatées privant ainsi les visiteurs d’un point de vue unique sur les pertuis et l’estuaire de la Gironde. La première tranche du projet de réhabilitation visait à permettre à nouveau une vue panoramique du haut du phare. Pour cela, un renforcement de la structure béton de la plateforme construite en encorbellement était nécessaire. Afin de procéder à ces travaux, un vaste programme de restauration a été entrepris. Il s’étale sur plusieurs années. En partenariat avec la Fondation du Patrimoine, la commune de La Tremblade souhaitait associer à la restauration du phare de la Coubre toutes les personnes et  les entreprises qui le désiraient, en organisant une souscription publique. Chose fut faite et les travaux de restauration ont permis de rouvrir la plate-forme. La deuxième tranche des travaux consacrée à la rénovation intérieure (opalines, escalier,...) est en cours de financement.

 

En août, tous les jours de 10h à 13h et de 14h à 18h30. Du 1er au 30 septembre, tous les jours sauf le mardi, de 10h à 12h30 et de 13h30 à 18h.

Adulte, 3 € ; enfant 1,50 €  (gratuit - de 6 ans)

Rens. au 06 70 21 22 00 / 05 46 06 26 42

pharelacoubre@orange.fr

 
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