Culture - N°174 - Octobre/Novembre 2021

Livres

Histoire de Royan

Le livre de Jacques Péret (lire l’entretien), Sébastien Périsse et Michel Bochaca, tous trois spécialistes de l’histoire du littoral et de sa vie économique, retrace l’histoire de Royan et sa relation à la mer, depuis le XVe siècle jusqu’au début du XIXe siècle. Il fallait, au début de cette période, plusieurs jours pour remonter le fleuve après avoir évité les dangers de l’estuaire. Une enquête menée en 1479 fait état de dix naufrages survenus entre 1438 et 1477. Les premières représentations des lieux recensent les repères pour la navigation et les haltes possibles.

Au XVIIe siècle, l’édification de la monumentale tour à feu de Cordouan, achevée en 1611, apporte un repère visuel essentiel à la navigation autour duquel l’administration royale de Louis XIV développera un réseau d’amers, clochers surélevés, tours en bois ou en pierre qui jalonnent jusqu’au XVIIIe siècle les rivages de l’embouchure.

La rade de Royan servait alors aux marins à attendre à l’abri les bonnes conditions météorologique pour prendre le large ou remonter la Gironde. C’est là que les pilotes proposent leurs services pour prendre en charge des voiliers à l’entrée ou la sortie de la Gironde.

« Royan sait s’adapter et profiter de sa situation stratégique à l’entrée de la Gironde. Sous différentes formes, depuis le Moyen Âge, Royan joue le rôle de port de service ou même d’avant-port de Bordeaux », nous expliquent les auteurs.

Cette histoire passionnante est accompagnée de nombreuses illustrations d’époque pour mieux comprendre l’évolution de l’activité maritime liée à Royan, jusqu’à sa mutation en station balnéaire.

Royan et la mer – De la fin du Moyen Âge au début du XIXe siècle, Jacques Péret, Sébastien Périsse et Michel Bochaca, éd. Les Indes savantes, 312 pages, 28 €

 

Perle noire

Les éditions Sud Ouest consacrent un beau livre à un produit phare de nos côtes charentaises, la moule, dans tous ses aspects : sa culture, son environnement, son économie et ceux qui la produisent. Les auteurs sont Mathilde Bouyé, issue d’une famille de mytiliculteurs, spécialiste des politiques de développement durable, et le photographe Sébastien Husté qui a déjà réalisé des ouvrages sur les métiers maritimes.

L’ouvrage est centré sur la production des moules de bouchots et de cordes dans les pertuis Breton et d’Antioche, soit entre les îles de Ré, Aix et Oléron et le littoral, de La Tranche-sur-Mer à Fouras. Ses producteurs se comparent à des paysans de la mer car eux aussi sèment, plantent, transplantent, éclaircissent, repiquent et récoltent, mais au rythme des marées.

L’auteure présente les bienfaits des moules sur la santé – protéines, fer, peu calorique, iode, sélénium, vitamines B8, B12 et E, antioxydants... – et sur l’écosystème – clarification de l’eau, séquestration du carbone, augmentation de la biodiversité...

Textes, documents d’archives et photos se succèdent pour revenir sur l’origine des bouchots, les outils des boucholeurs, la mécanisation, le développement des filières, le travail au fil des saisons, le fragile équilibre de l’écosystème et des portraits de professionnels passionnés.

Un ouvrage très intéressant et magnifiquement illustré pour découvrir un métier peut-être moins connu que celui des ostréiculteurs mais au moins aussi exigeant et difficile.

Marins paysans – Voyage au berceau de la mytiliculture, Mathilde Bouyé et Sébastien Husté, éd. Sud Ouest, 144 pages, 24,90 €

 

La voile dans tous ses états

Les « voileux » s’amuseront à tourner les pages de ce bel album dessiné par Laeticia Vassal dont des planches pourront rappeler des souvenirs à certains. D’un trait vif et agréable, l’auteure croque des scènes de la vie quotidienne des marins à bord de voiliers. Il y a les premières sorties en mer des moussaillons sur leurs optimists et les premiers chavirements, l’ado qui préfère l’écran de son smartphone aux embruns du large, la concentration du skipper face à la décontraction de ses passagers, les conséquences de la gîte sur l’organisation du bateau et la santé des marins, les manœuvres de changement de cap… Les dessins sont précis, expressifs, vivants, colorés et fourmillent de détails amusants, comme ces mouettes observant ces drôles d’humains.

Paré à virer, Laeticia Vassal, éd. Ouest-France, 128 pages, 15 €

 
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