Royan - N°169 - Décembre/Janvier 2020

Au chevet des cigognes blanches

La ville de Royan a profité de l’automne pour renforcer son action en faveur de la protection des cigognes blanches, vis-à-vis des lignes électriques.

Les cigognes blanches peuvent (re)venir nicher en toute sécurité à Royan. En partenariat avec la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO) et Enedis, la ville de Royan a fait installer, juste avant la mi-octobre, deux nouvelles plateformes artificielles pour faciliter l’hibernation de cette espèce protégée en raison de la très forte régression des populations observée dans les années 70. Car, sans installation de ce type, les cigognes blanches ont la mauvaise habitude de fabriquer leur cocon familial sur des pylônes électriques supportant des lignes haute tension. 

Résultat, les cas d’électrocution sont légions. Les conséquences sur le réseau et la distribution d’électricité, aussi. En l’occurrence, des microcoupures dues, par exemple, à la présence de branchages sur les lignes. Un phénomène fortement limité par la mise en place, de plus en plus fréquente en Charente-Maritime, de nichoirs artificiels. Enedis a consacré près de 50 000 € à ce type d’opération, en l’espace de huit ans. Le département est d’ailleurs maintenant le premier de France pour la nidification de cette espèce.

Une ancienne plateforme délogée par le vent 

Royan était déjà sensible à la cause des cigognes. Depuis belle lurette, soit dit en passant. Il y a plus de vingt ans, une plateforme était sortie de terre, dans le marais de Pousseau. Les intempéries du premier semestre ont eu raison d’elle. « En fin d’hiver, on a eu pas mal de vent. Et la plateforme a commencé à pencher. Pendant le confinement, on n’a pas pu faire la confortation souhaitée et le nid s’est totalement écroulé », explique Damien Nouguès, responsable du service environnement de la ville de Royan. 

Tant qu’à la faire remplacer, la municipalité en a profité pour demander l’aménagement d’une seconde nacelle métallique dressée sur un poteau en bois de huit mètres de haut, pour laisser les cigognes à l’abri des prédateurs. Le marais voisin de Belmont, où il n’est pas rare de retrouver des nids perchés sur ces fameux pylônes électriques, est donc désormais équipé. Reste simplement à y organiser, le cas échéant, le déménagement de ces nids. Ils peuvent peser jusqu’à 400 kg.

Photo © Twitter Enedis Poitou-Charentes


La cigogne a tendance à se sédentariser

Alors qu’elles se plaisent à se reproduire en Charente-Maritime avant de passer l’hiver en Afrique ou en Espagne, de plus en plus de cigognes blanches élisent domicile dans le département. Conséquence directe du réchauffement climatique. L’hiver dernier, la LPO a ainsi recensé 120 individus sédentaires. 2020 restera en revanche une année noire pour cette espèce, en raison d’une mortalité record de poussins due aux intempéries. « Sur les 950 jeunes à l’envol recensés cette année, il faut savoir que 75% meurent la première année. Il y a une sélection naturelle drastique, s’attriste Nicolas Gendre, responsable de programmes LPO avifaune. En revanche, une fois à l’âge adulte, la cigogne est un oiseau qui peut vivre facilement 20 ans. »

 

 

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