Bonne Anse bientôt réserve naturelle ?
Le premier cycle de rencontres entre tous les acteurs du secteur est terminé. Le projet de création d’une réserve naturelle nationale avance – baie de Bonne Anse – mais quelques voix discordantes commencent à se faire entendre.
La création de la cinquième réserve naturelle nationale de Charente-Maritime est en bonne voie. Après la baie de l’Aiguillon, Lilleau des Niges sur l’île de Ré, le marais d’Yves et Moëze-Oléron, la baie de Bonne Anse est en lice pour devenir ce cinquième site protégé du département. « C’est une démarche qui va dans le sens de notre identité : une destination 100% nature, confie la maire des Mathes-La Palmyre Marie Bascle. En revanche, il y a beaucoup d’étapes à franchir. L’avant-projet devrait être présenté en juin 2024 et la naissance officielle de la réserve naturelle nationale de Bonne Anse ne sera pas effective avant 2026. »
La première phase de réunions des comités consultatifs rassemblant les différents acteurs du secteur est à présent terminée. « Tout le monde a été entendu. En revanche le périmètre de la réserve n’a pas encore été défini », précise l’édile. Et c’est là que le dossier freine quelque peu.
Les professionnels de la pêche craintifs
Au lancement du projet, il y a un an, au moment où le gouvernement annonçait vouloir créer une vingtaine de nouvelles réserves naturelles nationales, le préfet de Charente-Maritime annonçait une cartographie du projet pas exactement en adéquation avec les vœux des élus mathérons. « Nous ne sommes pas favorables à l’intégration du marais de Bréjat dans le périmètre, poursuit Marie Bascle. C’est un trésor caché qui appartient pour sa très grande majorité à des propriétaires privés. La gestion du site fonctionne très bien comme ça. »
Pour rappel, le projet initial de l’État englobe le marais de Bréjat et la baie de Bonne Anse jusqu’au banc de la Mauvaise au large. Un périmètre qui n’est pas non plus du goût des pêcheurs professionnels. En effet, la création d’une réserve naturelle est souvent synonyme de restriction de circulation sur certains secteurs. « Pour l’instant il n’y a pas de règles définies, c’est en cours de construction, indique Jean-Pierre Caron, le premier adjoint au maire. Mais les pêcheurs craignent déjà l’arrivée des éoliennes en mer qui vont restreindre leur champ d’activité. Ils appréhendent donc l’arrivée de la réserve naturelle qui risque de limiter aussi leur activité. »
L’enjeu de la création de cette réserve naturelle nationale est avant tout de protéger l’exceptionnelle biodiversité du site. 288 différentes espèces d’oiseaux y ont notamment été recensées.
Photo © Thierry Avan