Les Mathes-La Palmyre - N°124 - Juin/Juillet 2013

Dans les coulisses du zoo de La Palmyre

 

Chaque année, entre 680 000 et 730 000 visiteurs découvrent ou redécouvrent les richesses du premier parc zoologique de France. En coulisse, les 55 salariés permanents s’activent pour que le zoo de La Palmyre se présente sous son meilleur jour à ces visiteurs.

Parmi les habitants du pays Royannais, qui ne connaît pas le zoo de La Palmyre ? Rares sont ceux, parmi les résidents permanents ou secondaires, qui n’ont pas sacrifié au moins une fois à la visite du premier parc zoologique français, créé par Claude Caillé en 1966. Ces quelque 700 000 visiteurs annuels réalisent-ils toutefois les efforts humains et financiers quotidiens nécessaires à la pérennité du zoo ? Le journal la Côte de Beauté pousse pour ses lecteurs les portes des coulisses du parc.

Un troupeau de gloutons

Subvenir aux besoins alimentaires d’un effectif total de 1 600 mammifères, reptiles et oiseaux nécessite une intendance rigoureuse et un budget aussi copieux que les repas de certains pensionnaires. Les chiffres sont gargantuesques, en effet. Imaginez : le zoo de La Palmyre consomme annuellement 250 tonnes de fourrage et 70 tonnes de paille pour contenter girafes, éléphants, zèbres, antilopes, rhinocéros et autres herbivores. Les fructivores que sont les singes – des gorilles aux maki catta –, les kangourous ou encore les chauves-souris roussettes, engloutissent, eux, 180 tonnes de fruits et de légumes frais. Les carnivores ne sont pas en reste. Les lions, tigres, panthères, jaguars et autres lynx dévorent bon poids leurs 50 tonnes de viande. Ajoutez à cette liste de courses 30 tonnes d’aliments composés, pour les singes, les pandas et les innombrables flamants roses, 20 tonnes de poissons pour contenter les otaries, les manchots du Cap, les ours polaires ou encore les loutres et, enfin, 10 tonnes de graines diverses (maïs, blé, etc.) dont se régalent les aras, les cacatoès, les perruches et autres bêtes à plumes.

Avec de tels voraces à table, on imaginerait les dirigeants du parc privilégiant la quantité à la qualité. «Au contraire», prévient Florence Perroux, chargée de communication et responsable conservation et pédagogie du zoo. «Tous les produits sont frais. Les fruits et les légumes, que nous nous faisons livrer chaque semaine, sont de la même qualité que ceux qu’on trouve sur les étals des marchés et des magasins. Pour les primates notamment, qui sont des animaux sensibles, la qualité de la nourriture doit être irréprochable. La viande, qui provient directement d’abattoirs, est tout aussi fraîche. Quant au poisson, frais lui aussi, nous sommes livrés tous les trois mois environ et nous disposons d’une immense chambre froide pour le conserver.»

Chut, tout le monde dort

La nuit dans un parc zoologique ? Tout le monde dort. Florence Perroux suscite la déception de ceux qui, à l’occasion, demandent à découvrir le zoo une fois le soleil couché. «A l’exception d’un responsable qui loge sur place, on limite au strict minimum la présence humaine à l’intérieur du parc. Il se peut que des soigneurs soient amenés à se rendre à la nurserie la nuit pour donner des biberons, mais l’essentiel du temps, on évite toute présence. De toute façon, il n’y aurait pas grand-chose à voir, sourit Florence Perroux. La majorité des animaux du parc ont un rythme diurne. Donc, comme nous, la nuit, ils se reposent.» A une exception près et encore. Dans leur milieu naturel, les chauves-souris dorment le jour pour mieux chasser la nuit. A La Palmyre, toutefois, par le jeu de l’éclairage, «pour que les chauves-souris soient actives aux heures ouvertes aux visiteurs», on inverse le rythme.

Un agent de sécurité commence sa journée de travail, lui, arpentant inlassablement le pourtour du parc, à l’affût du moindre signe d’intrusion à travers la clôture. «Il est évidemment habilité à pénétrer dans le zoo si nécessaire», souligne Florence Perroux. A la nuit tombée, la plupart des pensionnaires, eux, regagnent leurs abris. «Pour qu’ils se reposent, bien sûr, pour qu’ils soient protégés du froid, également, en particulier au cœur de l’hiver. Mais la première raison, c’est une question de sécurité. Les animaux sont à l’abri, en cas d’intempérie comme une forte tempête, où le risque existe, dans l’environnement du parc, dans un espace très boisé, de voir des arbres s’abattre sur un enclos.» En rentrant la plupart des animaux chaque soir, le zoo veille aussi à la sécurité… d’un éventuel visiteur nocturne non autorisé. «En cas d’intrusion, on enlève le risque d’une… interaction avec l’animal», laisse entendre dans un sourire Florence Perroux. Un hypothétique intrus vivrait sans doute la frayeur de sa vie s’il s’introduisait par erreur dans l’enclos d’un tigre ou d’un lion. «Finalement, les seuls à rester profiter du ciel étoilé sont les flamants roses. Ce sont des animaux grégaires, qui vivent en colonie, et qui disposent d’un grand plan d’eau pour se rassembler et s’abriter.»

Aux petits soins

Il est devenu l’une des figures du zoo de La Palmyre. Thierry Petit est le vétérinaire en chef du parc. Jusqu’au début des années 2000, même, il a été seul à officier en qualité de vétérinaire, évidemment assisté par le contingent de soigneurs lorsque les manipulations le nécessitent. L’évolution de la population du zoo a fini par justifier, toutefois, la présence de deux vétérinaires.

A l’initiative de Thierry Petit, donc, un mode de fonctionnement fidèle à la philosophie du fondateur Claude Caillé et de son fils Patrick, désormais à la tête du parc, a été institué. «Désormais, nous accueillons chaque année un étudiant vétérinaire en fin de cursus, qui profite souvent de cette année parmi nous pour préparer sa thèse. Il s’agit de vétérinaires souhaitant se former à la faune sauvage.»

Le zoo de La Palmyre est un cadre tout trouvé pour travailler cette spécialisation dans le domaine des animaux sauvages. Thierry Petit, lui, apprécie la rencontre, chaque année, avec un nouveau collaborateur, auprès de qui il fait œuvre de pédagogie, partageant son savoir et sa passion. Une marque de fabrique du parc, attaché à la sensibilisation des jeunes et moins jeunes au respect et à la préservation des espèces, par le biais notamment d’ateliers pédagogiques proposés aux scolaires. «Bien sûr, les deux premiers mois, le nouveau vétérinaire n’intervient qu’encadré par Thierry Petit», relève Florence Perroux. Très vite acclimaté, le second du vétérinaire en chef gagne rapidement en autonomie.

Les deux spécialistes savent pouvoir compter, en outre, sur l’aide d’un contingent de quelque 45 soigneurs, le gros de la troupe des 55 salariés qu’emploie à l’année le parc. Des soigneurs affectés, bien sûr, à la distribution des repas des pensionnaires, aux soins quotidiens que leur délèguent les vétérinaires, au nettoyage des enclos. «Mais on leur demande aussi d’être polyvalents. Ils doivent être capables de réparer une barrière, de faire des travaux de peinture et d’entretien paysager.»

Pour les travaux plus pointus, le zoo s’appuie sur ses quatre agents strictement dédiés, eux, à l’entretien.

 

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