Déclassement des terrains avenue de la Cèpe : avis défavorable
Alors que les riverains contestaient le possible déclassement de deux parcelles de terrain avenue de la Cèpe, servant de parking aux usagers de la plage du même nom, l’enquête publique devrait aboutir à un avis défavorable, le formalisme n’ayant pas été respecté.
L’information était passée quasiment inaperçue, noyée dans les autres délibérations du conseil municipal du 18 janvier qui comptait pas moins d’une vingtaine de points à l’ordre du jour. La municipalité n’ayant pu déroger à ses obligations légales d’affichage, l’avis d’enquête publique concernant le déclassement de deux parcelles, avenue de la Cèpe, a donc été connu de tous. Et notamment des riverains de ces terrains qui semblaient alors sans grande importance au vu de la délibération du conseil municipal. La mairie voulait donc déclasser ces deux parcelles pour permettre l’implantation d’un complexe hôtelier. Elle souhaitait répondre ainsi à un déficit de ce type d’établissement dans sa commune. Or, ce complexe hôtelier serait implanté sur l’unique parking menant à la plage familiale de la Cèpe. Un parking déjà fort exigu situé devant l’ancien club de voile, face à la mer. Un endroit idéal et certes stratégique pour un hôtel avec vue imprenable sur l’océan. Sauf que les riverains ne veulent pas, eux, de cet hôtel. Non pas parce qu’il pourrait éventuellement leur cacher la vue (quoique) mais surtout parce que son implantation reviendrait à sacrifier l’unique parking de cette plage très fréquentée l’été et son accès direct à la mer.
Une fois l’avis d’enquête publique publié (elle s’est tenue entre le 21 février et le 7 mars), un site internet a été créé (www.sauvonslacepe.fr). La presse locale s’est également saisie de l’affaire. Les habitants se sont déplacés en nombre pour noircir les cahiers de doléances ouverts en mairie. Près de 150 commentaires défavorables au déclassement auraient été rédigés. L’enquête étant terminée depuis le 7 mars, le commissaire-enquêteur avait un mois pour rendre son avis. Or, le 15 mars, Jean-Pierre Tallieu annonçait qu’il serait «a priori» négatif. Pas, exclusivement, du fait de la levée de boucliers des riverains et des habitants, mais à cause d’une erreur administrative. «La mairie n’a pas respecté la procédure écrite de la double publicité. Une procédure que nous avons nous-mêmes mise en place, enrage le maire. Nous n’avons fait qu’une seule publicité donc le formalisme n’étant pas respecté, l’avis sera défavorable. Cependant, je n’abandonne pas l’idée, il faudra juste reprendre la procédure.» Concernant le mécontentement des riverains face à la construction d’un complexe hôtelier, le maire souligne que son idée est de «modifier le zonage et de faire disparaître le parking pour permettre alors de vendre le foncier. Nous n’avons pas forcément de projet défini, encore moins celui d’un hôtel. Mais pour faire un déclassement de zone, il faut mettre quelque chose alors nous avons écrit complexe hôtelier mais il n’y a pas de projet défini.» On aura connu Jean-Pierre Tallieu plus prolixe dans ses explications. Plus crédible aussi. L’objectif clairement affiché, par contre, de la municipalité est de vendre le foncier pour lui permettre de réaliser d’autres projets à divers endroits de la commune. Le parking de l’avenue de la Cèpe fait partie de ce foncier voué à disparaître du patrimoine communal. «Je considère qu’il faut vendre ce terrain. En façade de mer, c’est un bel endroit.»
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