Saint-Georges-de-Didonne - N°130 - Juin/Juillet 2014

Des festivités sous surveillance

Ils n’en peuvent plus ! Six ans après avoir acheté un appartement avec vue plongeante sur la place de l’Eglise, ce couple de retraités n’en peut plus des animations estivales qui se suivent au fil des jours et des soirées dès que le soleil fait son apparition. Excédés, ils ont multiplié les courriers en mairie. Las, à force de se plaindre dans le vide, le couple a interpellé l’Agence régionale de santé (ARS) et le défenseur des droits. Dans le courrier, les propriétaires soulignent que durant l’été 2013 «la place de l’Eglise a été occupée à 100%, c’est à dire 62 jours non-stop, le matin et le soir». Si ils ont comptabilisé les jours et le nombre d’animations ils ont aussi fait mesurer les décibels. Il apparaît que l’intensité sonore était de 85 décibels à la fenêtre après 22h et jusqu’à 63,7 décibels une fois les fenêtres — munies de doubles vitrages — fermées. «L’émergence était nettement supérieure aux normes imposées par le code de la santé publique que les organisateurs ne semblent pas connaître.» Les plaignants estimant n’ayant pu «se faire entendre et surtout se faire respecter selon la loi, nous avons porté réclamation auprès du défenseur des droits et de l’ARS Poitou-Charentes afin qu’il n’y ait plus devant nos fenêtres de podium d’ou émanent des musiques acoustiques amplifiées et des bals jusqu’à une heure du matin. Certains sites de la ville sont peu et même pas du tout occupés pendant la saison estivale. Nous voulons pouvoir ouvrir nos fenêtres durant les deux plus beaux mois de l’année comme tout le monde et surtout pouvoir dormir car personne n’a le droit de nous en empêcher.»

En janvier dernier, l’ARS a envoyé un courrier à la mairie rappelant qu’ «organiser des animations quotidiennes pendant deux mois ne peut relever d’un arrêté dérogatoire, et ce, même en invoquant le contexte touristique de la commune. En effet, si un fond sonore diffusé par une sonorisation, permanente ou non, peut se concevoir durant les deux mois d’été […] il n’en est pas de même d’animations diffusant de la musique amplifiée comme lors de concerts.» L’ARS enjoint la mairie à prendre les dispositions pour que la situation ne se renouvelle pas «si possible en lien avec les riverains concernés. Il semble en effet que ces derniers ne paraissent pas hostiles à toute activité musicale sur cette place mais ils dénoncent particulièrement les abus qu’ils subiraient.» L’ARS demande donc à la mairie de tout faire pour diminuer les nuisances. 

Le maire a donc organisé, le 12 mai dernier, une réunion publique réservée aux habitants du centre-ville et aux commerçants, en présence de Michel Ducouret, conciliateur de justice, pour savoir ce qu’il était possible de faire. Une petite quarantaine de riverains avaient fait le déplacement alors même que les deux plaignants, invités à cette réunion, n’étaient pas présents. «C’est dommage, regrette Jean-Marc Bouffard, le maire, car cela aurait été l’occasion pour eux d’exposer leur point de vue. Certes, il n’y avait pas beaucoup de monde mais si les personnes ne se sont pas déplacées c’est qu’elles ne sont pas gênées par le bruit.» Au terme de la réunion, au cours de laquelle le maire a fait voter les participants, il a été décidé de réduire le nombre de manifestations. Il y aura alors 40 manifestations maximum sur la place contre 43 l’été dernier. Les décibels devront être descendues de 85 à 80. Enfin, la fin des animations est fixée à 23h30 contre minuit avant. Des concessions à la marge donc mais qui, selon le maire, traduisent la bonne volonté des commerçants qui sont concernés au premier lieu. «Je n’ai pas envie, reprend le maire, que la ville soit pénalisée si nous ne prenons pas en compte le problème. Mon travail lors de cette réunion était de faire le médiateur même si les plaignants n’étais pas présents.»

Le conciliateur de justice va maintenant les convoquer pour leur proposer la démarche envisagée par la mairie. «S’ils n’acceptent pas nos propositions, ils pourront alors saisir le tribunal administratif ou alors en faire d’autres.»

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