Faire partager son amour des gorilles
Chargée de communication et responsable conservation et pédagogie au zoo de La Palmyre, Florence Perroux signe un magnifique livre de photos de gorilles. Son compagnon Sébastien Meys, photographe animalier, a réalisé la majeure partie de ces portraits intimes en noir et blanc.
Etant petite fille, Florence Perroux a eu des peluches d’animaux divers et variés sans pour autant devenir une collectionneuse compulsive. Non, elle aimait les animaux sans pour autant en devenir gaga. Et pourtant, elle vient de signer un magnifique livre de photos en noir et blanc sur les gorilles, avec son compagnon Sébastien Meys, photographe animalier. Et si l’une des premières phrases de ce livre est de Dian Fossey, la célèbre ethnologue américaine spécialisée dans l’étude du comportement des gorilles, Florence Perroux ne s’identifie nullement à elle. Et ne rêve pas de s’endormir dans les bras des gorilles présents au zoo de La Palmyre, son lieu de travail.
Depuis dix ans en effet, elle officie dans ce parc en tant que chargée de communication et responsable conservation et pédagogie. Dans le cadre de sa formation en communication scientifique et technique, elle a rédigé un mémoire sur la restructuration du zoo de Vincennes. «J’ai alors découvert cet univers et ai aussi commencé à m’intéresser au thème de la conservation des espèces. J’avais un intérêt certes pour les animaux mais encore plus pour la préservation de l’écologie.» Ses diverses expériences professionnelles la mèneront, notamment, dans les Alpes-Maritimes où elle travaillera à la mise en place d’un centre pédagogique autour du loup. Finalement, elle décide d’envoyer sa candidature au zoo de La Palmyre et son profil correspond alors aux attentes du zoo. «Je ne le connaissais pas si ce n’est que c’était un des plus grands.» Un zoo qui abrite un grand nombre de primates et des grands singes. D’emblée Florence Perroux fut attirée par les grands singes et notamment les gorilles. «Si j’ai une attirance pour les animaux c’est plus pour les espèces en général et le message que je peux faire passer sur leur préservation.» Puis Ybana est arrivée au zoo en 2005. Cette femelle gorille a été le déclic pour Florence. C’est la rencontre. «C’est le gorille qui a fait que je me suis attachée à l’espèce. Elle venait de Zurich où elle quittait un groupe où elle avait ses habitudes. C’était perturbant pour elle même si, Denise, la soigneuse de son parc d’origine était présente. Pendant plusieurs jours j’ai beaucoup échangé avec elle sur les habitudes d’Ybana. Je suis passée plus souvent la voir et l’attachement est venu naturellement.» Mais pas d’angélisme dans tout cela : pour Ybana, Florence n’est qu’une image dans son environnement et elle ne se jette pas sur la vitre les séparant lorsqu’elle la voit. «Au fil des mois, j’ai eu envie d’en connaître un peu plus sur ces grands singes. Je me suis penchée sur des livres, j’ai discuté avec des spécialistes.» Et surtout elle a pris des photos, beaucoup de photos. Des gorilles du zoo de La Palmyre mais aussi en milieu naturel lors de ses voyages notamment au Rwanda. A ses côtés, Sébastien Meys, son compagnon, primé au concours international de photographies Animan/Canon pour un portrait de gorille, prend aussi beaucoup de clichés. En 2000, ils exposent leurs images lors d’un festival de photos nature animalières. «Lors de cette exposition beaucoup de personnes ont semblé intéressées par notre travail et l’idée de faire un livre a alors germé.» Le manque d’entrain des éditeurs a étouffé l’idée dans l’œuf sans pour autant la faire totalement disparaître. En 2012, ils ont de nouveau fait le tour des éditeurs et les éditions Le Pommier ont répondu favorablement. Le livre est sorti le 19 octobre dernier avec des photos. La préface est de Delphine Roullet, primatologue. «Nous avons agrémenté ces photos prises en captivité ou dans leur milieu naturel au Rwanda de textes très pédagogiques. Nous avons voulu partager notre passion et sensibiliser le public à la situation compliquée des gorilles dans leur milieu naturel.»