La canicule a décimé les poissons du lac de la Métairie

Le lac de la Métairie a déjà connu deux épisodes de surmortalité de la faune, aviaire et piscicole, en 2009 et 2019. À chaque fois la conséquence de conditions météorologiques – chaleur et sécheresse – favorisant le développement de bactéries dans ce plan d’eau artificiel, au faible renouvellement de l’eau, a fortiori en l’absence de précipitations notables pendant plusieurs semaines.

Un nouvel épisode de surmortalité a été enregistré le week-end des 26 et 27 août. À la différence des incidents de 2009 et 2019, seuls les poissons ont été touchés. Les habitués du lac, pêcheurs et promeneurs, ont été les premiers à alerter la municipalité de Royan de la présence en masse de centaines de spécimens de toutes espèces et de toutes tailles, concentrés par endroits le long des berges du plan d’eau.

Un phénomène connu

Sous la houlette du conseiller municipal délégué chargé notamment du volet « nature en ville », Julien Duressay, le service « environnement » a sollicité un laboratoire spécialisé pour analyser l’eau du lac de la Métairie et identifier la cause de ce nouvel épisode. Une première hypothèse s’esquissait déjà fin août : la prolifération probable de cyanotoxines, produites par certaines espèces de cyanobactéries, des micro-organismes naturellement présents dans les plantes, dans l’eau mais aussi dans le sable. Hypothèse confirmée par les résultats des analyses.

Les chaleurs caniculaires enregistrées cet été ont participé à un réchauffement de l’eau du lac de la Métairie. Au lendemain de la découverte de centaines de poissons morts, le lundi 28 août, la température de l’eau était encore de 24 °C « et il est permis de croire qu’elle était encore plus élevée les jours précédents », relevait Julien Duressay.

Les règles d’usage du plan d’eau édictées par la municipalité interdisent de facto baignade et activités nautiques. Une mesure temporaire d’interdiction de la pêche est venue s’ajouter à ces interdictions pérennes. Au grand dam des quelques pêcheurs habitués à taquiner gardons, carpes ou rotengles à la Métairie. À la fin septembre, l’interdiction n’avait toujours pas été levée mais, à la lecture des résultats des analyses, la pêche a pu reprendre début octobre.