La Cara dans l’ancien couvent de Béthanie
Fermé depuis 2006 après avoir été occupé par des sœurs dominicaines et la communauté catholique du Pain de vie, l’ancien couvent de Béthanie, situé à Saint-Palais-sur-Mer, qui a aussi accueilli un orphelinat, un centre de vacances puis un entrepôt de l’armée allemande durant l’Occupation, était en vente depuis 2009. Le 16 mars dernier, la communauté d’agglomération Royan Atlantique a signé l’acte de vente pour y transférer une partie de ses bureaux.
Lorsque l’évêché a mis en vente l’ancien couvent de Béthanie, les élus de Saint-Palais se sont mis à rêver d’une résidence pour seniors, d’un hôtel de luxe ou bien encore de logements sociaux. Les réflexions concernant la reconversion de cet ancien couvent n’ont cependant pas résisté au prix demandé par le vendeur, à savoir 2,5 M€. Tout de suite, le maire, Claude Baudin, s’est tourné vers la communauté d’agglomération Royan Atlantique en insistant sur les opportunités qui s’offraient alors. Même si parallèlement les contraintes sont nombreuses : façade classée ne pouvant être modifiée et terrain situé en zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager. L’offre d’un particulier ayant fait long feu, la Cara s’est alors positionnée pour acquérir le site. Finalement, la Cara a signé l’acte de vente, le 16 mars dernier. L’évêché a cédé son bien au prix de l’estimation des Domaines, soit 1,9 M€.
«Nous allons profiter de cet achat, explique Jean-Pierre Tallieu, président de la Cara, pour y transférer nos bureaux administratifs. Ici, le bâtiment est certes en bon état, avec notamment une salle de conseil très bien adaptée mais nous manquons de place. Nous devons freiner nos embauches, alors même que nous développons nos compétences, faute de place suffisante pour accueillir de nouveaux collaborateurs. Aujourd’hui, 140 personnes travaillent au sein des locaux de la Cara.» Les locaux actuels seront bien évidemment conservés et permettront alors de rapatrier tous les services qui sont actuellement logés dans des bureaux extérieurs, à Royan. «Nous conserverons également notre salle pour les conseils communautaires.» D’ici les prochains mois, un concours d’architectes devrait être lancé pour l’aménagement du site. «Selon toute vraisemblance, il n’y aura pas de travaux avant la fin 2014. Pour nous, il s’agit d’un beau projet dans un très bel endroit avec de l’espace et aussi des possibilités de stationnement. L’accès pour le personnel sera aussi simple que celui d’aujourd’hui.»
Du couvent aux bureaux de la communauté d’agglomération Royan Atlantique
L’actuel couvent de Béthanie a été édifié à partir de 1923. A l’origine, il était destiné à servir d’orphelinat. En 1922, l’orphelinat de Mornac – tenu par les sœurs de Nevers – menaçant ruine, un des administrateurs sollicita M. Auby, propriétaire de la villa Primavera, pour la construction d’un nouvel orphelinat. Il fut décidé de l’édifier à Saint-Palais. Louis Auby acheta alors un terrain de 10 832 m², au lieu-dit les Jolettes, sur la route de Saint-Palais à Courlay. Il y fit construire, par l’architecte royannais Vaucheret, le nouvel orphelinat. Mais finalement le projet capota.
Il fut alors décidé, en accord avec l’évêque de La Rochelle et Saintes, de dénommer le nouvel immeuble Béthanie. Il recevrait alors gratuitement les institutrices libres de la Charente Inférieure et de la Charente, pendant trois semaines pendant les vacances. Parallèlement, Béthanie fut consacré à l’œuvre des retraites religieuses pendant le reste de l’année.
Les soldats allemands occupèrent la maison dès leur arrivée en 1940. Ils la transformèrent en entrepôt. En 1954, Béthanie retrouva son activité de retraites religieuses. En 1973, les dominicaines y installèrent leur monastère. Les dernières sœurs dominicaines partirent en 2004. Le site fut alors occupé par la communauté catholique du Pain de vie qui, durant deux années, a donné des offices pour les résidents dans la chapelle. Béthanie a fermé définitivement ses portes en 2006.