Livres
Balades en Pays royannais
Seize balades, « à pied, à vélo, en bateau, en canoë, en train » sont proposées dans ce petit livre guide. Le parcours en train est celui qui relie Saujon à La Tremblade d’avril à octobre, le Train des mouettes, avec « la plus vieille locomotive à vapeur de France » en activité, qui date de 1891. Anaïs Ancellin, l’auteure, revient sur l’histoire de cette ligne, ouverte en 1890. En bateau, c’est à Cordouan, « un joyau de l’architecture », que l’auteur propose de se rendre (d’avril à octobre également). Toujours sur l’eau, mais à canoë cette fois, c’est une sortie de deux heures sur la Seudre qui est proposée au départ du port de Chatressac à Chaillevette. Pour ce qui est des sorties à vélo, quatre parcours sont proposés le long des estuaires, des grottes ou encore dans la forêt de la Coubre. Les neuf circuits restants se font à pied, à la découverte des villas de Ronce-les-Bains, de la cité thermale de Saujon, du sentier des douaniers, du port de Mornac ou encore de la presqu’île d’Arvert. Il y en a pour tous les goûts, toujours à la découverte de sites remarquables, avec plusieurs niveaux de difficulté et des parcours plus ou moins longs à faire entre sportifs ou en famille. Des cartes IGN permettent de suivre les balades présentées qui sont détaillées et illustrées.
Rando – Royan et sa région, d’Anaïs Ancellin, éd. La Geste, 128 pages, 6,90 €
Détails d’architecture
L’architecture balnéaire de Royan a inspiré de nombreux ouvrages que nous avons présentés dans ces pages au fil des années. L’éditeur La Geste, en partenariat avec le Conseil d’architecture, d’urbanisme et de l’environnement (CAUE 17) et le Département de la Charente-Maritime, vient de sortir un nouveau livre sur ce sujet.
L’auteur, Vincent Bertaud du Chazaud, ancien architecte-conseil du CAUE 17, dont nous avons présenté les précédents ouvrages sur l’architecture royannaise dans les numéros 150 et 157 de la Côte de Beauté, s’arrête ici sur les détails de cette architecture balnéaire locale si particulière des années 50. Il débute cet inventaire par ces mots : « Le détail architectonique [la technique de l’architecture, NDLR] fait partie intégrante de l’architecture, au même titre que la forme, la fonction, l’intégration environnementale… À Royan, l’architecture 1950 oscille entre la rigueur moderniste des années 1920, le classicisme Art déco des années 1930, le lyrisme brésilien des années 1940 et l’apport du régionalisme saintongeais. Cet éclectisme est une marque originale de son architecture, unique dans l’histoire de la Reconstruction en France. » Voilà qui donne envie de tourner les pages pour découvrir ces détails architecturaux qui font la singularité de Royan. Les grilles et garde-corps « sont l’œuvre de talentueux ferronniers » dont on retrouve parfois également le dessin sur les ferronneries protégeant les baies et ouvertures et sur les clôtures, portails ou portillons. Les peintures utilisées sont souvent des teintes primaires vives (bleu, rouge, jaune, vert) venant « souligner les détails architectoniques plaqués sur les façades lisses et blanches ». Les portes d’entrée sont « aussi l’occasion pour les serruriers et menuisiers d’exercer leur art, souvent avec talent ». Elles mélangent les matériaux : bois, acier, verre. Les porches, auvents et pergolas forment un voile de béton comme en apesanteur grâce à la finesse des potelets métalliques qui les supportent. Au chapitre des loggias, balcons, terrasses, l’auteur explique : « Le slogan de Le Corbusier “Air, lumière, espace”, fil conducteur de l’architecture moderne, a toute sa part à Royan, site privilégié pour pratiquer ce culte voué au soleil et à la mer. Balcons, loggias et terrasses vont tout naturellement prolonger les pièces fermées pour devenir des lieux de vie extérieurs. » L’auteur passe ainsi en revue tous ces détails qui font la qualité de l’architecture à Royan, pour apprendre à mieux la connaître et mieux la préserver, avec l’appui des nombreuses et très belles photos des talentueux Sandrine Marc et Yann Werdefroy.
Royan – Un tropicalisme en détails, de Vincent Bertaud du Chazaud, éd. La Geste, 200 pages, 25 €
Tranches de vie
Dans ce livre, Visages de l’estuaire, l’écrivain Chantal Detcherry s’attache à commenter cinquante photographies du journaliste de Sud Ouest Jean Bernaleau qui commença à travailler dans le secteur du Blayais pour le journal aquitain en 1949. Elle a été touchée par les photographies qui lui rappelaient sa jeunesse. « Les accompagner d’un vagabondage littéraire me sembla prolonger l’instant de l’émerveillement », dit-elle en introduction à l’ouvrage. « C’est une plongée dans un poétique monde en noir et blanc où gisent des histoires et des souvenirs ne demandant qu’à être ranimés comme les princesses des contes », ajoute-t-elle. Certains textes ont pu être écrits grâce à la documentation de la famille ou des amis accompagnant les clichés, quand elle existait. « Mais pour d’autres, aucun renseignement n’a pu m’être donné. Je n’ai dû compter que sur l’intuition qui me vient d’être née au bord de l’estuaire, d’avoir été un enfant de ce pays méconnu. Et sur ma propension naturelle à la rêverie. » On part pour un voyage dans le temps, entre la fin des années 1950 et la fin des années 1960, à commencer par un accordéoniste (1963) qui tente d’animer une salle peuplée d’hommes âgés, le groupe de vendangeurs (1958), le cargo témoin de l’activité économique au bord de l’estuaire à Blaye (1960), l’homme à la colombe (1960), avec son béret et ses sabots en bois, qui fait également la couverture du livre… Le photographe Jean Bernaleau a capturé des instants de vie, des portraits d’enfants, d’hommes et de femmes de cette époque, réalisant des clichés étonnants, émouvants, mystérieux ou drôles, témoins de tranches de vie si bien contées par Chantal Detcherry. Un joli duo réuni dans ce livre.
Visages de l’estuaire, de Chantal Detcherry, éd. Le Festin, 224 pages, 19 €
La maison idéale
La revue trimestrielle Le Festin vient de publier un numéro spécial consacré à l’architecture. Plus précisément, l’idée est de concevoir la maison idéale en choisissant les pièces dans les constructions les plus remarquable du Sud-Ouest. Il y en a pour tous les goûts : pièces de châteaux, villas balnéaires, appartements, cabanes à la campagne… En Charente-Maritime, la villa Tanagra, à Royan, a été choisie pour son hall avec les couleurs saisissantes des vitraux de sa porte d’entrée datés de 1948 et 1953. Il y a aussi le spectaculaire salon au style oriental de la maison de Pierre Loti à Rochefort (1895-1897) ou la vaste cuisine du château de La Roche-Courbon à Saint-Porchaire, opposée à la cuisine minimaliste imaginée par Le Corbusier pour une villa des Mathes. Le choix de ces pièces – classiques ou originales, austères ou baroques, anciennes ou modernes – est toujours pertinent. C’est l’occasion de découvrir des intérieurs remarquables que l’on a peu souvent l’occasion de visiter dans notre vaste région Nouvelle-Aquitaine.
Le Festin, n° 116, hiver 2021, 128 pages, 15 €
Juin/Juillet 2024
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