Livres
Livres de poche
Bertrand Morel a passé une grande partie des vacances de son enfance à Royan et à Saint-Georges d’où il arpentait la Côte de Beauté, de la Côte sauvage jusqu’au carrelet de Meschers où son père pêchait avec constance. Aujourd’hui notaire dans la région parisienne, il s’est échappé de son étude pour écrire son premier roman, édité par la maison d’édition niortaise La Geste qui a ouvert une collection de polars intitulée « Meurtres à… ». Il s’agit ici de Meurtres à Royan qui chapeaute le véritable titre du roman La claire vision de ce que nous devons faire. Un thriller où le héros, Basile, récemment divorcé, et la jeune commissaire-priseur Garance s’ingénient à découvrir la sombre histoire d’un tableau atrocement dérangeant découvert lors d’un inventaire et la raison du crime d’un médecin estimé, exposé sur le croc d’un boucher au marché central de Royan ! De découvertes en découvertes, nos deux héros vont s’approcher d’une vérité cauchemardesque.
Meurtres à Royan, Bertrand Morel, éd. La Geste, 390 pages, 12,90 €
Dans la même collection, viennent de sortir également Meurtre à Fouras de Patrick Lorphelin et Meurtres à l’île d’Aix de Florence Perron-Guignard.
On notera également la sortie, chez ce même éditeur, du roman historique Le diable de Talmont de Philippe Schnepf dont l’intrigue, qui se déroule au début de xvie siècle, mélange figures historiques et personnages fantastiques issus des contes d’Aunis et de Saintonge.
Traversée de l’Atlantique en radeau
Les amateurs d’aventures maritimes apprécieront ce joli livre qui alterne récit, documents d’archives et bande dessinée. L’auteur canadien revient avec fascination sur l’aventure d’Henri Beaudout, Français exilé au Canada, qui s’embarqua en 1955 avec trois autres aventuriers sur un radeau de fortune pour traverser l’Atlantique Nord. La deuxième tentative fut la bonne, en 1956, puisque, après 89 jours en mer, l’équipage de L’Égaré II réussit à atteindre les côtes de l’Angleterre.
Sur la première tentative, l’auteur ne s’étend pas trop, mais ce fut une succession de catastrophes dont Henri Beaudout tira les leçons pour la deuxième tentative, celle qui fut la bonne. Gaston Vanachere, cameraman, Marc Modena, opérateur radio, et José Martinez, cuistot, accompagnent Henri Beaudout.
Depuis la recherche des rondins de bois, en passant par l’organisation pour manger et boire, on suit les préparatifs de cette aventure folle qui ressemblait plus à une mission suicide. Mais le capitaine du radeau de 9 m de long sur 5 m de large avait étudié les vents et courants marins et pensait bien qu’une embarcation partie de cet endroit du Canada devait arriver en Europe une centaine de jours après son départ.
Encore une fois, rien ne se passa comme prévu. Les vents contraires ralentirent leur départ, le froid fut terrible : « Nous avions tellement froid que nous pensions ne jamais plus pouvoir nous réchauffer », dit Henri Beaudout. Le cuistot de l’embarcation souffre terriblement du mal de mer et a dû être débarqué, les provisions partirent plus vite que prévu à l’inverse de la progression, relativement lente. L’équipage essuya de nombreuses tempêtes et s’encorda les uns aux autres pour pouvoir ramener sur le pont un homme tombé par-dessus bord. Ils étaient dans une situation précaire, à la merci des éléments.
Les trois aventuriers des mers arrivèrent, épuisés et amaigris, en Angleterre le 21 août 1956, accueillis en héros. « Les avions, les sirènes, la chaleur de cet accueil improvisé : nous étions stupéfaits, un peu intimidés, mais profondément heureux », dira Marc Modena.
La lecture de cette aventure, richement documentée et illustrée, est passionnante du début à la fin.
L’Égaré – L’Atlantique en radeau, Ryan Barnett, Dmitry Bondarenko, éd. Glénat, 192 pages, 25 €
Aventures en mer
L’éditeur Glénat sort quelques livres à glisser dans ses valises au moment de partir cet été, dont ce roman, L’Atlantique en eaux troubles, pour rester dans l’univers de la mer. Jean-Yves Chauve, médecin de la Fédération nationale de voile, skipper professionnel, médecin du Vendée Globe, est l’auteur de ce thriller sur fond de course au large, entre déception amoureuse et trafic illicite.
Cette aventure pleine de rebondissements se lit agréablement et tient en haleine le lecteur jusqu’à la fin. Les chapitres relativement courts permettent de lire facilement en vacances ce livre épais.
L’Atlantique en eaux troubles, Jean-Yves Chauve, éd. Glénat, 402 pages, 19,95 €
Histoire de l’Aunis
Pascal Even est un spécialiste des archives en général et de l’Aunis en particulier. Il fut, entre autres, directeur des archives départementales de la Charente-Maritime entre 1993 et 2001. Il est l’auteur d’un petit livre sur l’histoire de l’Aunis qui aborde toutes les périodes historiques, des premiers siècles à nos jours. Le ton se veut didactique, avec des textes courts regroupés par thématique, illustrés de nombreuses gravures. De la préhistoire en passant par le Moyen Âge, la Révolution, le xixe siècle, les guerres mondiales, ce petit livre couvre la vaste histoire de cette région.
Petite histoire de l’Aunis, Pascal Even, éd. La Geste, 180 pages, 9,90 €
Histoire des submersibles
Nous avions présenté avec enthousiasme le beau livre illustré par Jean-Yves Delitte et Jean-Benoît Héron sur les frégates dans le n° 168 de la Côte de Beauté. Ils reviennent avec un nouvel ouvrage, dans la même collection « À bord », sur les sous-marins. Les descriptions sont toujours aussi méticuleuses et les dessins précis. Ils permettent de mieux connaître ces submersibles à usage essentiellement militaire, même si, au bébut, c’est par curiosité que l’homme tente d’évoluer sous l’eau, depuis l’Antiquité. On découvrira l’étonnant Turtle, sorte de gros tonneau en forme d’œuf, inventé aux Etats-Unis en 1776, qui incita ensuite l’Américain Robert Fulton à imaginer le Nautilus en France en 1800. Ces premières tentatives sont des échecs mais posent les bases des prototypes imaginés ensuite au XIXe siècle.
Le premier sous-marin d’attaque utilisable dans la marine française est le Narval, en 1898, conçu par Maxime Laubeuf.
On apprend plein de choses en feuilletant ce beau livre très complet, dont l’importance stratégique de ces submersibles lors de la Seconde Guerre mondiale et par la suite lors de la guerre froide. Avec l’arrivée des sous-marins nucléaires d’attaque, ils restent des pièces maîtresses dans l’arsenal de nombreux pays. Ils sont également essentiels à la découverte scientifique des fonds marins, avec le Trieste par exemple, conçu en Italie par Auguste et Jacques Piccard puis racheté par la marine américaine, qui descendra à près de 11 000 m de fond le 23 janvier 1960.
Ce beau livre est une mine d’informations sur le sujet.
À bord des sous-marins, Jean-Yves Delitte et Jean-Benoît Héron, éd. Glénat, 96 pages, 25 €