Livres et calendriers
Architecture royannaise
Il n’est pas toujours facile pour tous de comprendre et apprécier l’architecture de Royan érigée après la vaine destruction de la ville par les Alliés à la fin de la Seconde Guerre mondiale. A tel point que certains témoins de ce style «moderne» ont été détruits récemment, comme le casino et le portique de Claude Ferret en 1985, ou démontés comme la maison Métropole 8x12 de Jean Prouvé en 2016.
L’architecte Vincent Bertaud du Chazaud (voir CB n° 150, page Livres) fait le tour de la ville pour nous détailler ces perles de l’architecture des années 50 parfois méconnues. Un plan à la fin de l’ouvrage permet de situer chacune de ces constructions afin de les découvrir sur place.
Royan années 1950, Vincent Bertaud du Chazaud, éd. La Geste, 56 pages, 5,50 €
Colorier Royan
On peut découvrir l’architecture de Royan en se divertissant. C’est le but de ce livre qui propose 36 dessins à colorier. Bien que le blanc domine l’architecture de la reconstruction, la couleur, souvent vive, «est utilisée pour souligner certains détails d’architecture : sous-face de balcon, fond de loggia, auvent ou pilotis», explique dans la préface Charlotte de Charette, animatrice de l’architecture et du patrimoine de Royan. Chacun peut ici réinterpréter ces constructions grâce aux dessins précis de l’illustrateur Philippe Reyt.
Royan, architectures des années 1950 à colorier, Philippe Reyt, éd. La Geste, 72 pages, 15 €
Survol historique
Ce petit livre (format poche) revient sur les travaux du géographe Onésime Reclus, qui publia en 1908 La France à vol d’oiseau, un récit imagé et pittoresque de ses voyages à travers la France. C’est la partie charentaise de ce récit qui est repris ici. Nous partons donc à la découverte du territoire à la toute fin du xixe siècle (marais, villes, stations balnéaires, îles…), le tout illustré de nombreux documents de la même période et du début du xxe siècle. Un témoignage qui permet de mesurer l’évolution de la vie et des paysages en un peu plus de cent ans.
Les Charentes à vol d’oiseau, Onésime Reclus, éd Le Festin, 86 pages, 7,50 €
Polar en pays Royannais
Comme un clin d’œil au portrait de la commissaire de police Jacqueline Cazorla dans notre précédent numéro (CB n° 156), un de nos lecteurs, Patrick Guichet, nous explique qu’il a imaginé un personnage féminin à ce poste dans son dernier roman. L’action se passe donc dans le pays Royannais de la fin du xxe siècle, tout en faisant référence au passé difficile de la Libération de la ville. Un livre agréable à lire qui plongera le lecteur dans certains endroits qui lui sont familiers.
Le trésor des Blignac, Patrick Guichet, Les Editions du Net, 226 pages, 15 €
Une aventure au goût de rhum
Cet ouvrage sort à l’occasion des 40 ans de la Route du Rhum. Catherine Chabaud, navigatrice et journaliste, y raconte dans un récit à la première personne ses souvenirs des courses – et de sa course du Rhum en 1998 – avec la participation d’un œil extérieur, Julie Bourgeois, journaliste passionnée de voile. Ces deux passionnées décrivent ces parfums d’aventures extrêmes et solitaires, où les concurrents sont seuls en mer pour traverser l’Atlantique de Saint-Malo à Pointe-à-Pitre. On suit également la préparation de son compagnon, Jean-Marie Patier, qui s’est élancé cette année sur un monocoque, Cigare Rouge, 4e dans sa catégorie au moment où nous écrivons ces lignes, après 10 jours de course, bien loin de l’arrivée alors que les premiers multicoques ont franchi la ligne après seulement 7 jours.
Parfums de Rhum, Catherine Chabaud et Julie Bourgois, éd. Glénat, 184 pages + 16 pages de photos, 15,95 €
Pirates et compagnie
Le thème de ce beau livre titille l’imaginaire des amateurs de récits de fortunes de mer. Et on n’est pas déçu tant l’auteur aborde, chronologiquement, le sujet de la piraterie de manière complète. Gérard Piouffre, historien spécialiste de la marine, débute l’ouvrage avec les pirates de l’Empire ottoman qui règnent au xvie siècle en Méditerranée et les exploits d’Aroudj Barberousse. Il évoque ensuite le développement de la piraterie à travers les océans (Atlantique, Caraïbes) et les périodes, comme après la découverte du Nouveau Monde qui provoqua le pillage des richesses des terres découvertes, une activité maritime accrue et des attaques plus nombreuses. Le cas du corsaire malouin Surcouf est longuement abordé. A la fin du xviiie siècle, basé à l’île de France (aujourd’hui Maurice), il fait sa renommée et sa richesse en s’emparant de navires de commerce, souvent anglais. L’ouvrage se termine sur les corsaires des guerres mondiales du xxe siècle et le retour des pirates somaliens autour de la Corne de l’Afrique au début du xxie siècle.
L’ouvrage, d’une grande qualité de fabrication et richement illustré, est passionnant du début à la fin.
Pirates, corsaires, flibustiers et autres forbans, Gérard Piouffre, éd. Ouest-France, 216 pages, 35 €
Histoires de tableaux
Dans la série des beaux livres à offrir aux amoureux de la mer ou à s’offrir, voici cet ouvrage passionnant à plusieurs titres. D’abord parce qu’il présente de nombreuses peintures ayant trait à la mer. Ensuite parce qu’il explique leur composition. Et enfin, et peut-être surtout, parce que les auteurs «contextualisent» l’œuvre dans son époque, rapportant ainsi de nombreuses anecdotes qui enrichissent le récit. Ainsi, Les baleiniers (1845) de Turner est plus un hommage à l’intrépidité des baleiniers à l’époque qu’une dénonciation de la cruauté de cette pêche telle qu’on la voit aujourd’hui. Dans L’épave de Aivazovsky (1873), à la vue d’une barque chargée de naufragés en pleine tempête, «on ressent encore plus la fragilité de l’existence humaine». C’est avec sensibilité et érudition que Agata et Pierre Toromanoff décrivent les peintures, de tous styles et de toutes époques, d’artistes plus ou moins connus mais qui ont tous exprimé leur fascination face à la mer.
La mer vue par les peintres, Agata et Pierre Toromanoff, éd. Ouest-France, 220 pages, 25 €
Calendriers 2019
Les calendriers de 2019 sont sortis.
On peut acheter dès maintenant celui – mural – édité par La Geste pour deux raisons : il comprend 16 mois (de septembre 2018 à décembre 2019) et ils met en avant de magnifiques photos du département de la Charente-Maritime, dans un grand format. Côté pratique, phases de la lune, vacances scolaires et fêtes sont indiquées.
Chez l’éditeur Glénat, on s’attache les services du dessinateur très réputé Jean-Benoît Héron (voir Livres dans CB n° 139, 148 et 151) pour représenter pas moins de 52 phares français, un par semaine, du nord au sud du pays, en passant par la Corse et les Antilles, accompagné de sa fiche technique. La réalisation du calendrier – à poser – est impeccable. Une annexe propose des informations complémentaires sur l’histoire des phares, leur fonctionnement, etc.
La Charente-Maritime, calendrier 2019, éd. La Geste, 9,90 €
Phares de France, Jean-Benoît Héron, éd. Glénat, 128 pages, 15 €