La Côte de Beauté - N°103 - Novembre/Décembre 2009
Naissance d'une île
L’apparition d’un nouveau territoire
français sous la forme d’une île a quelque chose
d’un peu extraordinaire. C’est pourtant ce qu’il
se passe depuis le printemps dernier, près du phare de
Cordouan, à 10 km au large de Royan et 7 km de la pointe de
Grave. Le phénomène est suffisamment exceptionnel
pour avoir attiré l’attention des médias
mi-octobre et comprendre l’excitation du journaliste
d’une radio nationale qui était en direct depuis cette
île sans nom. Sans nom et sans rattachement à aucune
commune.
Jusqu'alors l’endroit était répertorié sur les cartes marines – qui ne sont maintenant plus à jour – comme un haut fond où les plaisanciers royannais ou médocains venaient s’échouer à marée basse pour profiter de l’étendue de sable aux abords du phare de Cordouan en attendant la prochaine marée.
La petite île de 4 hectares est maintenant l’objet de toutes les attentions de la part de Jean-Marc Thirion, naturaliste de l’association Obios, et de son équipe. Il y est venu à plusieurs reprises pour étudier sa formation ainsi que la faune et la flore. Difficile d’expliquer avec précision comment ce bout de terre a émergé mais, d’après le scientifique, cela pourrait s’expliquer par l’importante érosion des côtes charentaises à certains endroits – de la pointe sud de l’île d’Oléron jusqu’à la Côte sauvage – dont le sable se déposerait et s’accumulerait sur ces hauts fonds par le phénomène complexe des courants marins et de l’estuaire. Les tempêtes hivernales et l’ouragan Klaus en début d'année auraient eu un effet accélérateur.
Quand on débarque sur ce bout de nouveau territoire, on remarque tout de suite que la nature s’y est déjà installée. Des bois morts s’y sont échoués. Aujourd’hui, on recense une douzaine de plantes différentes sur l’île, dont certaines, spécifiques aux dunes, tendent à fixer le sable qui s’accumule. Ces plantes sont toutes répertoriées grâce à un système GPS qui permettra de suivre leur évolution. L’étude de la faune révèle la présence de petits coléoptères et le passage de passereaux ou encore de goélands.
La naissance de l’île apporte également de l’eau au moulin des opposants royannais au projet de terminal méthanier à la pointe du Médoc qui y voient les dangers des déplacements de sable proches des chenaux de navigation.
L’existence de l’île reste très fragile. Une grosse tempête hivernale suffirait à la rayer du paysage. Mais son plus grand ennemi reste la main – et le pied – de l’homme. Les naturalistes ont arraché plusieurs dizaines de pieds d’oyats, de chênes verts et de pins maritimes qu’une main anonyme venait de planter et qui perturbaient l’équilibre naturel. L’endroit est également devenu une attraction pour les plaisanciers et les compagnies maritimes qui commencent à amener les touristes. Les parachutistes en ont fait une base d’atterrissage pour le moins exotique. Une grande fête y a même été organisée en septembre. 250 fêtards débarquaient pour célébrer la fin de la saison, à renfort de groupe électrogène, sonorisation surpuissante et tout ce qui va avec…
Photo : Jean-claude Guillien
Jusqu'alors l’endroit était répertorié sur les cartes marines – qui ne sont maintenant plus à jour – comme un haut fond où les plaisanciers royannais ou médocains venaient s’échouer à marée basse pour profiter de l’étendue de sable aux abords du phare de Cordouan en attendant la prochaine marée.
La petite île de 4 hectares est maintenant l’objet de toutes les attentions de la part de Jean-Marc Thirion, naturaliste de l’association Obios, et de son équipe. Il y est venu à plusieurs reprises pour étudier sa formation ainsi que la faune et la flore. Difficile d’expliquer avec précision comment ce bout de terre a émergé mais, d’après le scientifique, cela pourrait s’expliquer par l’importante érosion des côtes charentaises à certains endroits – de la pointe sud de l’île d’Oléron jusqu’à la Côte sauvage – dont le sable se déposerait et s’accumulerait sur ces hauts fonds par le phénomène complexe des courants marins et de l’estuaire. Les tempêtes hivernales et l’ouragan Klaus en début d'année auraient eu un effet accélérateur.
Quand on débarque sur ce bout de nouveau territoire, on remarque tout de suite que la nature s’y est déjà installée. Des bois morts s’y sont échoués. Aujourd’hui, on recense une douzaine de plantes différentes sur l’île, dont certaines, spécifiques aux dunes, tendent à fixer le sable qui s’accumule. Ces plantes sont toutes répertoriées grâce à un système GPS qui permettra de suivre leur évolution. L’étude de la faune révèle la présence de petits coléoptères et le passage de passereaux ou encore de goélands.
La naissance de l’île apporte également de l’eau au moulin des opposants royannais au projet de terminal méthanier à la pointe du Médoc qui y voient les dangers des déplacements de sable proches des chenaux de navigation.
L’existence de l’île reste très fragile. Une grosse tempête hivernale suffirait à la rayer du paysage. Mais son plus grand ennemi reste la main – et le pied – de l’homme. Les naturalistes ont arraché plusieurs dizaines de pieds d’oyats, de chênes verts et de pins maritimes qu’une main anonyme venait de planter et qui perturbaient l’équilibre naturel. L’endroit est également devenu une attraction pour les plaisanciers et les compagnies maritimes qui commencent à amener les touristes. Les parachutistes en ont fait une base d’atterrissage pour le moins exotique. Une grande fête y a même été organisée en septembre. 250 fêtards débarquaient pour célébrer la fin de la saison, à renfort de groupe électrogène, sonorisation surpuissante et tout ce qui va avec…
Photo : Jean-claude Guillien
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