La Côte de Beauté - N°95 - Juillet/Août 2008

Port méthanier : 4Gaz veut poursuivre

Alors qu'il avait jusqu'à la mi-juillet pour donner une suite à son projet de port méthanier, le groupe néerlandais 4Gaz a annoncé, depuis juin, sa volonté de poursuivre ses travaux et de déposer les permis de construire. La société aurait d'ores et déjà étudié des mesures de réduction de l'impact visuel.

 

Considérant le site du Verdon intéressant pour permettre l’accostage des navires méthaniers, la société 4Gaz, qui défend un projet de construction de terminal méthanier au Verdon, face à la Côte de Beauté, a annoncé, au début du mois de juin, sa volonté de poursuivre son projet. D’ici quelques semaines, la société hollandaise compte finaliser les demandes de permis de construire. L’entreprise aurait d’ores et déjà étudié différentes mesures de réduction de l’impact visuel en enterrant, par exemple, des cuves jusqu’à 20 mètres de profondeur ou alors par la création d’une dune paysagée. Si la société obtient toutes les autorisations nécessaires, la construction du terminal pourrait commencer au premier semestre 2010 pour une mise en service vers la fin de l’année 2013. Une perspective qui enchante les défenseurs du projet au premier rang desquels l’Union pour le développement du Verdon. Dans une lettre ouverte, l’association souligne les bénéfices que Le Verdon pourrait tirer d’une telle installation. «A l'heure où le tourisme subit un léger tassement dans la région et où le chômage continue à sévir, il est nécessaire de rechercher de nouvelles sources de développement économique. Le gaz en est une. Rappelez-vous, il y a une trentaine d'années, le tourisme s'est considérablement développé dans le Nord Médoc alors que Le Verdon était cerné par des cuves à pétrole. Et quand le pétrole a disparu, l'économie du Verdon s'est effondrée. Elle ne s'en est jamais remise. Or, le gaz est beaucoup moins dangereux et polluant que le pétrole. Partout dans le monde, un port de plaisance peut avoisiner sans problème un terminal méthanier et, ici comme ailleurs, l'estuaire n'appartient à personne. Il est ouvert à tous genres de navigation.» Alors que la protestation n’a jamais été aussi vive des deux côtés de l’estuaire, l’Union pour le développement du Verdon estime qu’il est nécessaire de prendre en compte l’avenir économique de la région. «Il nous paraît incompréhensible qu'on puisse mépriser aujourd'hui la cinquantaine d'emplois nouveaux et les six ou sept millions d'euros de taxes annuelles offerts par cette installation alors qu'on n'a rien d'autre à proposer à la place. Ce terminal sera construit avec de l'argent privé, sans attendre des subventions de l'Etat ou de la Région. Il pourra donc être réalisé sans délai. Malgré la terreur que veulent répandre ceux qui refusent tout changement, nous savons que les risques sont minimes et nous avons pleinement confiance dans les administrations et la réglementation Seveso 2 qui garantiront que toutes les mesures de sécurité seront prises pendant les études, la construction et l'exploitation du terminal.» Un discours qui ne trouve pas beaucoup d’écho du côté des pouvoirs publics de la Côte de Beauté. Ainsi, Dominique Bussereau, secrétaire d’Etat chargé des transports et président du Conseil général, et par ailleurs ancien maire de Saint-Georges-de-Didonne, face au Verdon de l'autre côté de l'estuaire, a estimé que «la fin de la partie était sifflée. La société n’obtiendra aucun soutien des pouvoirs publics nationaux ou locaux, aucune des autorisations qu’elle demandera ne sera accordée.» Didier Quentin, maire de Royan, a lancé quant à lui un appel, le 18 juin dernier, à Jean-Louis Borloo, ministre d’Etat en charge de l’Ecologie, pour que le gouvernement prenne d’urgence une position claire à ce sujet. «Par ailleurs, et dans le même état d’esprit, je me permets de vous rappeler l’importance de publier, dans les meilleurs délais, l’arrêté interministériel créant la mission de préfiguration d’une aire marine protégée dans le nord de l’estuaire de la Gironde.»

Alors que chacun affûte ses arguments pour ou contre ce projet, les élus de la Côte de Beauté souhaitent, tout en maintenant la pression et la mobilisation, la rendre tout de même plus discrète pendant la période estivale. «Nous nous battrons de toutes les manières possibles contre ce projet, confirme Didier Quentin, mais il ne faudrait pas que notre forte mobilisation inquiète les vacanciers et les futurs investisseurs.»

 

Legende photo :

L’impact visuel du terminal méthanier est un aspect très discuté du débat. Cette simulation, vue du côté de Port-Médoc, a été publiée dans le dossier du maître d’ouvrage.

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