Première toile au Lido à Noël 2017 ?
Après être passé de justesse en commission départementale d’aménagement commercial et avoir essuyé un recours de la part de l’association CREA, le dossier de réalisation du complexe cinématographique Le Lido a été validé, à la mi-septembre, par la Commission nationale d’aménagement cinématographique.
En mai dernier, Franck Gagneux, promoteur du futur complexe cinématographique Le Lido, espérait que les travaux d’envergure, estimés aujourd’hui entre 5 et 6 millions d’euros, pourraient commencer dès cet automne. C’était sans compter sur l’architecte des Bâtiments de France qui a demandé des modifications sur le permis de construire déposé et sur le recours auprès de la Commission nationale d’aménagement cinématographique par l’association CREA de Saint-Georges. Son directeur artistique, Denis Lecat, craignait alors d’être croqué tout cru par les six salles annoncées (CB n° 143). Il souhaitait donc un engagement de programmation pour que le Relais puisse bénéficier de films grand public.
Finalement, le 17 septembre dernier, la CNAC a validé le projet royannais. «Cette décision était attendue, on savait que la Commission nationale ne refuserait pas l’ouverture au cinéma de Royan et d’ailleurs ce n’était pas notre objectif, explique Denis Lecat. Notre idée était de faire entendre nos arguments et notamment que le cinéma de Royan s’engage, comme la loi le prévoit, à protéger notre programmation en nous laissant accès à un certain nombre de films à fort potentiel de public. Cela veut dire préserver la survie de l’association. La commission a émis deux réserves, une sur l’engagement de programmation présenté par le futur Lido. Un engagement qui ne nous laisse accès qu’à des films à faible potentiel donc qui ne peuvent pas rééquilibrer notre économie. Et une autre réserve quant à l’architecture. Cependant, ces conclusions nous ont été annoncées à l’oral. Nous attendons le procès-verbal de la commission pour savoir comment cela est formulé. Cela signifie tout de même que si nous avons des difficultés d’accès aux films, nous pourrons utiliser ces éléments pour aller devant la médiatrice du cinéma. Elle vient d’ailleurs de publier deux notes sur la question des engagements de programmation en vue de la protection des mono-écrans et du cinéma en milieu rural. Nous avons été entendus.»
Des réserves qui n’ont cependant pas été perçues de la même façon par Franck Gagneux. «Le recours de notre voisin de Saint-Georges était justifié mais il n’y avait pas non plus de raison pour que la Commission nationale d’aménagement cinématographique ne valide pas notre projet. Nous avons reçu certaines informations orales concernant ce résultat, mais, pour nous, il n’y a pas d’ambiguïté. La CNAC ne peut pas trancher à moitié, et elle a dit oui.»
Maintenant, c’est l’attente qui commence dans ce long processus administratif. «Notre nouveau permis de construire a été déposé il y a quelques semaines. Suite aux demandes de l’architecte des Bâtiments de France, nous avons préféré retirer le premier et en déposer un nouveau plutôt que de modifier la première mouture. Il est actuellement à l’instruction et ce pendant quelques mois. Une fois accordé, nous attendrons le délai des recours aux tiers.» On se souviendra que le président de la communauté d’agglomération Royan Atlantique, mécontent de l’implantation du cinéma et du fait que ses utilisateurs puissent emprunter le parking de la gare financé par la CARA, a fait savoir qu’il regarderait avec toute l’attention nécessaire le nouveau permis de construire. Et qu’accessoirement et selon la formule consacrée, il étudierait la possibilité de déposer un recours en annulation devant le tribunal administratif.
Face à cette hypothétique menace, Franck Gagneux reste serein, certain de son projet. «C’est un beau projet dans un bel endroit. Nous avons beaucoup travaillé avec notre architecte. Je pense que nous avons un très très bon dossier.» Si tout se déroule maintenant comme il l’entend, les travaux pourraient démarrer au début de l’année prochaine. «La durée de construction de ce bâtiment, architecturalement complexe, de 4 000 m2, doit prendre entre 10 à 12 mois. Donc nous espérons une ouverture au plus tard à Noël 2017.»