La Côte de Beauté - N°101 - Juillet/Août 2009

Un livre blanc contre le terminal méthanier

cb101-2.jpgL’amertume et l’impatience. Ces deux sentiments sont prégnants chez M. Roy, membre de la discrète association Royan Vaux environnement. Cette dernière, qui œuvre pour la défense de l’environnement, a tout naturellement été alertée par le projet de création d’un port méthanier au Verdon, àtel point qu’elle a rédigé un livre blanc sur le sujet. Il s'intitule «Un avenir pour Royan et le pays Royannais : estuaire protégé ou port méthanier ?».
Le document se divise en quatre parties : la première est consacrée à l’état des lieux, la présentation du projet, son contexte environnemental… La deuxième partie est réservée aux différents arguments exposés qui émanent de la presse, d’internet ou des documents publics. La troisième partie se consacre aux divergences, aux disparités locales, au contexte administratif, aux engagements des élus, à la participation du public… Enfin, la synthèse reprend les points forts du débat.

La Côte de Beauté – Pour quelles raisons avez-vous rédigé ce livre blanc ?
M. Roy – Cela faisait plus d’une année que nous nous intéressions au sujet et nous avons décidé qu’il fallait s’attaquer au dossier. Nous estimions qu’il y avait une différence de traitement entre les deux rives. Le port autonome de Bordeaux s’intéresse uniquement à la Gironde et pas du tout à la Charente-Maritime. Au niveau administratif, notre département n’a pas la parole. On a oublié l’incidence majeure que cette installation pourrait avoir sur le tourisme en Charente-Maritime. Nous estimons que nous pourrions perdre 1 000 emplois contre la vingtaine de créations que l’on nous annonce pour le port méthanier. Forts de ces constats, nous avons réuni les documents pour en faire une synthèse. Nous nous sommes appuyés sur les textes incontestables que sont le bilan du débat public de la commission nationale  du débat public, de l’acte de la société 4 Gas précisant les conditions de la poursuite du projet et les principales modifications apportées au projet, et des décisions de la préfecture de la Gironde et de la direction régionale de l’industrie de la recherche et de l’environnement d’Aquitaine.

La Côte de Beauté – A qui s’adresse votre livre Blanc ?
M. Roy – Nous l’avons envoyé aux élus de Charente-Maritime et de Gironde, aux deux préfectures et aux services administratifs concernés, aux chambres de commerce des deux rives, mais aussi au conseil économique et social régional de Gironde et de Charente-Maritime. Enfin, nous l’avons adressé aux associations qui ont manifesté leur désapprobation du projet.

La Côte de Beauté – Un livre blanc par définition expose une problématique et tente également d’apporter des propositions. Quelles sont les vôtres ?
M. Roy – Notre crainte est que la décision qui risque d’être prise le soit uniquement par le préfet de Gironde, rien ne l’oblige à demander son avis à son homologue de Charente-Maritime. Nous souhaitons une concertation entre les administrations pour faire valoir les conséquences que cela peut avoir sur notre rive. Les politiques ne peuvent, d’après eux, rien faire, si ce n’est alerter et interpeller les ministres, c’est catastrophique. Bordeaux va décider de l’avenir de Royan. Nous espérons aussi que la communauté de communes de la Pointe du Médoc se prononce, une bonne fois pour toutes, sur le projet. Il faut que les maires prennent position. Ce ne sera certes pas suffisant pour faire stopper le projet mais cela clarifiera les choses. Si nous arrivons à l'enquête publique, nous craignons que les habitants de Charente-Maritime ne puissent pas donner leur avis.
Par contre, pour la création de l’aire marine protégée, le préfet maritime, en charge du dossier, réunira alors les deux préfets concernés. Pour une fois dans ce dossier, une autorité va au moins recevoir les remarques des deux rives.

Côte de Beauté – Quelles seront vos prochaines actions ?
M. Roy – Actuellement, nous travaillons avec les différentes associations de défense. Des permanences sont prévues cet été dans le pays Royannais pour informer le public du problème du port méthanier. Nous allons faire en sorte d’obtenir une unité administrative qui prenne en compte les remarques des habitants des deux rives.



Une Pointe pour tous sur le terrain cet été


Samedi 13 juin l'association «Une pointe pour tous – Collectif des deux rives» réunissait ses adhérents pour son assemblée générale annuelle. Plusieurs centaines d'adhérents se sont déplacés jusqu'à Soulac. L’occasion pour faire un point sur le dossier en rappelant la déclaration, par la préfecture, de non-recevabilité en l'état du projet, les premiers engagements de l'Etat suite à la rencontre avec Dominique Bussereau, la rédaction de documents d'urbanisme (SCOT) sur la Pointe du Médoc visant à exclure les industries à risques technologiques et enfin la mise en route de l'aire marine protégée.
Pour l’association, le point principal, dans les mois à venir, concerne la question de la reconduction de la convention de réservation qui arrive à échéance au début du mois d’août. Sans cette convention de réservation, sans foncier, 4Gas ne pourrait évidemment pas implanter son site industriel. Mais les interrogations demeurent. Qu'adviendra-t-il de la convention de réservation des terrains du port de Bordeaux ? Sera-t-elle annulée de par le recours lancé par les opposants ? 4Gas tentera-t-il d'en signer une nouvelle sur un emplacement légèrement différent ? L'Etat refusera-t-il de signer toute nouvelle convention ?
Aujourd’hui la mobilisation reste totale sur les deux rives, ainsi, pendant tout l’été, des stands d’information seront installés, les jours de marché à Meschers (devant la mairie), à Saint-Georges-de-Didonne (devant l’Espace Michelet), à Royan (plage côté port), à Vaux (place du Marché) et à Saint-Palais (devant la salle des fêtes).
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