Vaux-sur-Mer - N°178 - Juin/Juillet 2022

Un premier pas vers une valorisation du Bois de Millard

Méconnu du grand public mais réputé auprès des naturalistes pour sa remarquable biodiversité, le Bois de Millard ne laisse pas insensible le Département. L’acquisition d’une première parcelle à préserver pourrait préfigurer une valorisation de grande ampleur.

S’il le pouvait, on imaginerait bien Patrice Libelli dérouler le tapis rouge à la délégation départementale attendue courant juin, au cœur du Bois de Millard. Mais ce serait totalement contre nature, pour le coup, au regard de l’extrême richesse de la biodiversité présente à même le sol et objet de la visite. 

Le maire de Vaux aura bien d’autres manières de montrer sa satisfaction au sujet de la première pierre que vient de poser, ici même, le Conseil départemental, en faisant l’acquisition – dans le cadre de son active politique de protection des espaces naturels sensibles – d’une parcelle de quelque 2,3 hectares. La plus grande, en l’occurrence, de cette forêt relativement anonyme mais peuplée, sur environ 25 hectares, de centaines d’espèces. Certaines, rares. D’autres, protégées et même menacées à l’échelle mondiale. 

« La réflexion ne fait que débuter »

« C’est une bonne nouvelle de savoir que cette parcelle tombe dans le giron du Département. La voilà sanctuarisée, salue déjà Patrice Libelli. Souvent, l’intérêt, c’est d’acquérir ce type d’espace naturel pour préserver la biodiversité. Est-ce qu’on pourrait glisser un projet de valorisation, inciter à la promenade ? La réflexion ne fait que débuter. Ce bois souffre beaucoup, on ne va pas dire d’abandon, mais c’est un endroit qui mériterait d’être mieux mis en valeur. »

L’élu, conseiller départemental de Royan-Ouest, prêche une convaincue. En la personne de Sophie Huberson Debry, gérante du camping de la Roche, classé « refuge LPO » et voisin direct de ladite parcelle. Elle alerte depuis fort longtemps sur la nécessité de protéger et valoriser cet espace boisé qui, sans être une réserve naturelle, abrite une « concentration de faune et flore assez unique ».

« Ça fait des années que j’insiste, par exemple, pour que le chemin des Mattes de Millard qui permet de s’y promener soit interdit aux véhicules à moteur, rappelle l’administratrice de Nature Environnement 17. Quand on entend des quads, souvent, on retrouve des salamandres écrasées. Il faudrait que ce soit une zone où les personnes qui s’intéressent à la nature, à la biodiversité, puissent se promener en toute tranquillité. »

Un bois cible de braconnage

Une tranquillité autrefois mise à mal, aussi, par le braconnage. « Il y avait surtout des coups de feu en pleine journée, même en juillet-août. Un jour, des pigeons ramiers sont tombés morts sur les jeux des enfants, raconte, effarée, cette ardente défenseuse de la biodiversité. Ça s’est calmé, grâce notamment à l’intervention de l’ONCFS (Office national de la chasse et de la faune sauvage). Mais il faut toujours être vigilant. »

À l’image de la politique de reconquête menée dans la forêt de Suzac, à Saint-Georges et Meschers (CB n° 177), le Département pourrait maintenant établir un plan d’actions à l’échelle de tout le Bois de Millard. « Je pense que ce n’est que le début, applaudit Sophie Huberson Debry. J’espère qu’avec le commencement des acquisitions, on va enfin pouvoir mettre de la signalétique ou encore des panneaux pédagogiques. » Premiers éléments de réponse cet été.

Photo : L’espace naturel abrite, entre autres centaines d’espèces, l’azuré du serpolet, un papillon protégé. (© Sophie Huberson Debry)

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