La Côte de Beauté - N°178 - Juin/Juillet 2022

Une nouvelle criée sera construite pour 10 millions d’euros

L’actuel marché aux poissons du port de pêche de Royan date des années 1980. Son ergonomie n’est plus adaptée à sa fonction.

On peut difficilement qualifier de « quai » le mètre cinquante de béton qui sépare le bâtiment de la criée du bassin du port de pêche de Royan. « Il est impossible d’y faire circuler un chariot élévateur », confirme par exemple Bruno Samzun. Entre autres incongruités relevées par le directeur du syndicat mixte portuaire Royan Océan Palmyre.

Construit dans les années 1980, remplaçant l’ancien marché aux poissons installé alors aux Voûtes du Port, la criée a connu une extension au milieu des années 1990. Le complexe n’est pas adapté aujourd’hui à son activité, florissante, pourtant. La criée a enregistré en 2021 un chiffre d’affaires de 8,5 millions d’euros, en hausse de 14%. Les volumes échangés sont pourtant restés stables, autour de 787 tonnes, mais la criée de Royan a cette particularité d’être la première de France en termes de prix moyen au kilo, 10,74 € en 2021.

À bout de souffle

La liste des équipements vieillissants au point d’en devenir obsolètes concurrence celle des inadéquations du bâtiment lui-même avec l’activité. Exemple : « La tour à glace ne fonctionne plus actuellement que sur deux compresseurs, un troisième est hors service. Ces compresseurs utilisent du gaz réfrigérant R404, qui n’est plus utilisé. Notre hantise, c’est une éventuelle fuite… » Toute réparation deviendrait impossible.

Structurellement, le complexe abritant la criée n’est plus ergonomique. En d’autres temps, les mareyeurs devaient disposer de « cases », devenues inutiles mais découpant les espaces, quand les deux chambres frigorifiques de stockage, elles, apparaissent aujourd’hui sous-dimensionnées.

« Courant 2023 »

Une réhabilitation de la criée serait à la fois complexe et coûteuse. Plus coûteuse, même, que la construction d’un nouveau bâtiment, à laquelle a logiquement conclu l’étude de préprogrammation commandée par le syndicat mixte portuaire. Le chantier pourrait s’ouvrir « courant 2023, pour une durée de 18 à 20 mois », évoque Bruno Samzun.

L’investissement s’élèvera à 10 millions d’euros, pour lequel Patrick Marengo, maire de Royan et président du syndicat mixte portuaire, sollicitera des subventions, auprès du Conseil départemental, de l’État, de la Région, de l’Union européenne, qui a décidé en décembre 2021 une baisse de 36% du quota de pêche de la sole, principale recette de la criée royannaise, par laquelle la vente de l’espèce représente 40% du chiffre d’affaires.

 

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