Vidéoprotection : Royan a son « CSU »
Les images des caméras de vidéosurveillance installées sur la voie publique – le dispositif s’est étoffé durant été – sont désormais projetées en temps réel dans un centre de supervision urbain, utile à bien des égards.
«Ça va perturber ceux qui ont quelque chose à se reprocher. » Philippe Cussac n’est pas peu fier, en cette rentrée 2022, de présenter un nouvel outil « couteau-suisse » en matière de vidéoprotection. L’adjoint royannais délégué à la sécurité, ancien haut gradé de la police nationale, en faisait une priorité de ce « CSU », comprenez centre de supervision urbain. Une salle sécurisée, à l’accès très limité, où sont désormais diffusés en temps réel et enregistrés les flux des caméras implantées en ville, jusqu’alors uniquement consultables depuis un ordinateur.
Huit grands écrans pour seize caméras. Certaines fixes, d’autres dômes, pilotables à 360 degrés. À l’étage du bâtiment de la police municipale, voisin de la mairie, le mur d’images offre depuis septembre une vue d’ensemble de la frange littorale de Royan, de l’auditorium à Pontaillac, en passant par la gare, le marché central ou encore la place Charles-de-Gaulle. Au total, neuf sites sont supervisés, bientôt onze (lire ci-dessous).
« Le CSU, ouvert toute l’année de 8h à 20h, sera systématiquement armé du 15 juin au 15 septembre. C’est-à-dire qu’un opérateur sera présent devant les écrans », précise l’élu qui a notamment exercé comme commissaire de Royan dans les années 1980. Passé 20h, une fois le futur hôtel de police sur pied boulevard Clemenceau, le centre y basculera, justement. Ou comment optimiser au maximum ce que Philippe Cussac qualifie de « vidéo-patrouille ».
« C’est efficace »
« Le dispositif présente plusieurs avantages, rebondit l’adjoint à la sécurité. Déjà, une meilleure réactivité en cas de braquage, d’accident sur la voie publique, de méfait ou pour réguler la file du bac… C’est aussi une aide à l’enquête. Cet été, on a pu interpeller directement sur le sable un baigneur prenant des photos d’enfants. Ou deux individus partis dormir sous la coque d’un bateau après avoir volé une moto. On a rembobiné le film, les agents sont allés les réveiller. »
Un « CSU » aussi taillé pour l’encadrement des grands évènements où, jusqu’ici, hors patrouilles à pied, « l’ensemble des services de sécurité étaient sourds et aveugles », image Philippe Cussac, conquis par les expérimentations estivales : « Pendant le festival Un violon sur le sable et les feux d’artifice, on avait la capacité de détecter un sac abandonné sur un trottoir. Le 15 août, on a pu guider les secouristes par radio, au milieu des 150 000 personnes présentes, pour prendre en charge les malaises sur la plage. C’est efficace. »
Photo : Un mur d’images de ce type occupe désormais les locaux de la police municipale.
Deux autres sites équipés d’ici l’été 2023
Si sept nouvelles caméras ont fait leur apparition pendant la saison estivale dans les rues de Royan, entre Pontaillac et le rond-point Thiers (palais des congrès), deux carrefours restent à équiper : celui de la poste en fin d’année et celui de l’ancienne caserne des pompiers (Thibaudeau) au premier semestre 2023. L’investissement, réparti sur deux exercices budgétaires, représente 120 000 €. La moitié est prise en charge par le fonds interministériel de prévention de la délinquance.