L’éco-pâturage gagne du terrain
La station balnéaire triple la surface convertie en éco-pâturage. Près de 2 hectares de prairies sont désormais entretenus par des moutons, à deux pas du centre-ville.
Mine de rien, en grignotant petit à petit, Royan est en train de se forger une image de ville verte. Après le lancement d’un ambitieux plan arbre (CB n° 171), conditionné à la plantation de 300 sujets par an, la capitale de la Côte de Beauté renforce sa campagne d’éco-pâturage lancée en 2016 avec le concours de l’association des Moutonniers de l’estuaire.
18 brouteurs supplémentaires
Cantonné jusqu’ici à une prairie de 6 000 m² voisine des jardins familiaux du vallon de Ration, le dispositif voit triple depuis la fin avril. Une nouvelle parcelle de 12 000 m² est investie par une grande famille de moutons, brebis et agneaux, chargés d’assurer une tonte naturelle de ce pré situé le long de l’avenue de Québec, face au parc Planet Exotica. Un troupeau de 18 animaux, au total.
«Alors que l’entretien des pelouses et des massifs du centre-ville nécessite des passages très fréquents, les prairies et autres espaces naturels sont fauchés moins régulièrement. Pour éviter le recours aux engins mécaniques, ne pas multiplier les passages ou encore accéder à des zones reculées, le pâturage est alors une bonne alternative», souligne la commune qui cherche à diversifier les modes de gestion de ses espaces verts.
Le pâturage réalisé de manière extensive permet, en effet, de conserver une hauteur et une diversité de végétation favorable au maintien de la biodiversité. De cette manière, les tontes mécaniques sont réduites à seulement un ou deux passages par an. Une source d’économie non négligeable. Et, surtout, un cercle vertueux pour l’environnement.
« L’éco-pâturage favorise la biodiversité et enrichit les sols, il permet la suppression de l’utilisation d’huile et carburant des engins mécaniques, ainsi que la suppression des désherbants et autres produits phytosanitaires », détaillait récemment Julien Duressay, conseiller municipal délégué à la nature, dans les colonnes de Sud Ouest. Les animaux pourront librement pâturer jusqu’à l’automne. Ils seront ensuite récupérés par leurs propriétaires pour passer l’hiver à la bergerie.
Photo : Neuf montons, dont huit brebis, et neuf agneaux occupent une prairie bordant le bas de l’avenue du Québec depuis la fin avril.
Carnet rose au sein du troupeau
Triple heureux évènement au vallon de Ration. Trois nouveaux agneaux sont arrivés en même temps que le printemps. «Les nouveau-nés se portent à merveille entourés de mamans attentionnées et protectrices, fait savoir la commune. Pour les visiteurs de cette nurserie atypique, il est fortement demandé de ne pas effaroucher les brebis et leurs petits, de ne pas les alimenter et ne pas vouloir les abreuver pour des raisons de survie des jeunes agneaux.»
Désherbage des trottoirs : la ville (re)prend la main
Depuis quelques années, suite à l’interdiction faite aux communes d’utiliser des produits phytosanitaires pour entretenir les trottoirs, la tâche en revient directement aux riverains, devant leurs propriétés respectives. Sauf que depuis, par ignorance ou manque d’assiduité, les mauvaises herbes font souvent la loi un peu partout. «Cette année, on s’aperçoit que le nettoyage des trottoirs n’est pas satisfaisant», constatait, lors d’un récent conseil municipal, l’élu délégué à la propreté, Denis Moallic. D’où cette enveloppe, imprévue, de quelque 66 000 € dégagée par la municipalité pour missionner une entreprise d’insertion à désherber la voie publique. Une opération exceptionnelle qui n’est pas de nature à être reconduite. La municipalité planche sur une campagne d’affichage et l’édition d’un guide des bonnes pratiques pour sensibiliser la population à ce geste citoyen.