Sommaire du journal N°132 - Octobre/Novembre 2014
Chers lecteurs,
C’est une levée de boucliers à laquelle on assiste à propos du projet d’extraction de granulats marins à la sortie de l’estuaire de la Gironde, à proximité immédiate du banc de la Coubre et de la baie de Bonne Anse. Le projet est porté par les sociétés Granulats Ouest et DTM (Dragage, transports et travaux maritimes) qui dont déjà concessionnaires du gisement du Platin de Grave, au large de la Pointe de Grave. La grande question, en dehors des enjeux environnementaux, est un risque d’érosion côtière. C’est principalement ce risque qui, près de cinq ans après Xynthia, effraie tous les riverains. Les modifications du trait de côte après les tempêtes successives sont telles qu’on envisage sérieusement en certains endroits de reconstruire plus loin que la limite des 100 mètres du rivage instituée par la loi Littoral de 1986.
On suivra de près les résultats de l’enquête publique qui se termine le 17 octobre. La solution serait d’instituer une aire marine protégée, comme la ministre socialiste de l’Ecologie, Ségolène Royal, l’a évoquée et pour laquelle milite le député UMP Didier Quentin. Comme quoi les divergences politiciennes cèdent parfois le pas devant décisions politiques importantes...
L’Association des Amis du parc de Saint-Georges et de Royan et l’Association de défense du parc de Vallières, qui ont tenu cet été leurs assemblées générales, se sont toutes les deux opposées au projet d’extraction des granulats marins.
La modification des COS dans la récente loi ALUR que le premier ministre s’est engagé à «détricoter» appartiendra peut-être au passé. C’est, en tout cas, ce qu’espèrent les Amis du parc qui notent que les parcelles de 400 m2 deviendraient contructibles au lieu des 800 m2 minimum actuels, ce qui modifierait notablement l’aspect du quartier.
On sait que depuis plus de vingt ans, les huîtres de l’estuaire sont impropres à la consommation en raison de leur teneur en cadmium. Mais ce cadmium s’est peu à peu dissipé au point que les huîtres peuvent être aujourd’hui recueillies à condition d’être transportées dans d’autres milieux. C’est ainsi que Le Verdon envisage de ressusciter son activité ostréicole. L’association souhaite que le banc d’huîtres sauvages des rochers de Vallières puisse être «dégagé» légalement par des professionnels.
Quant à l’ADPV, elle peut se vanter d’avoir fait modifier la zone commerciale le long de la rocade et de l’avoir fait passer d’un hectare à 4 hectares nécessaires à l’installation de Décathlon et au transfert de Super U.
Ces quelques exemples montrent, s’il en était besoin, l’utilité de ces associations dont les élus tiennent aujourd’hui le plus grand compte, ce qui n’a pas toujours été le cas dans le passé...
Claude Fouchier
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